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Patrimoine : à quand la restauration de l’amphithéâtre de Grand (Vosges) ?

Il est classé parmi les dix plus grands amphithéâtres du monde romain. Différée par un procès, la restauration du joyau de Grand, construit entre 80 et 140, doit reprendre.

 

Grand amphithéâtre.jpgL'affaire traîne depuis des années. Qui est responsable des défauts constatés sur l'infrastructure de bois de l'amphithéâtre de Grand ? Est-ce l'architecte, l'entreprise qui a réalisé les travaux, le maître d'ouvrage ? Chaque partie se défend, use de recours, s'appuie sur des avis d'experts. Pendant ce temps, le joyau du patrimoine antique, qui a plutôt bien résisté à des siècles d'intempéries, continue de se dégrader.

 

Loin de protéger la maçonnerie de l'humidité, la pose d'un couvercle de lamellé-collé paraît de nature à la retenir, indique le conseiller général Claude Philippe. Noyée dans des complications juridiques, la rénovation du chef-d'œuvre de l'Ouest vosgien se fait attendre. Pour sortir de l'ornière, le Conseil général des Vosges a formulé une proposition pragmatique l'été dernier. Il a proposé que les services du département mènent une étude pour trouver la meilleure technique de réfection des gradins de l'ouvrage de pierre. Une étude d'un montant de 30.000 €, sur un coût global de l'opération estimé à 2.971.000 €, frais d'ingénierie compris.

 

amphithéâtre romain Grand.jpg

 

À ce jour, le Conseil général est toujours en attente de l'accord de l'expert pour le lancement de l'étude qu'il suggère, et pour la détermination de son éventuelle prise en charge. Mais le gâchis continue. Il a commencé il y a près de trente ans. De fin 1991 à 1993, l'État conduit une opération d'un coût de 3.507.000 €. Les travaux visent à préserver du gel les moellons d'origine et les blocs du IIIe siècle de l'amphithéâtre. L'architecte en chef des Monuments historiques, Michel Goutal, a proposé la mise en place d'une couverture en bois exotique imputrescible sur les vestiges. Ce qui aurait dû permettre de limiter, voire supprimer, l'entretien annuel des maçonneries. Cependant, dès 1997, on constate que l'eau stagne, s'infiltre, développe des champignons et lichens, déforme le bois et décolle les lames de lamellé-collé.

 

amphithéâtre Grand.jpgEn 2003, le Conseil général fait estimer le coût des travaux par un bureau d'études spécialisé : vu le coût en hausse des matières premières, ces travaux sont réactualisés début 2007 à 1,5 million d'euro. Le 18 juin 2004, le département des Vosges fait valoir la garantie décennale des travaux. Il procède à l'enregistrement d'une requête au tribunal administratif et demande au juge des référés de nommer un expert. Rôle de ce dernier : déterminer la nature et l'origine des désordres rencontrés, faire toutes propositions de remèdes, et chiffrer les coûts correspondants aux réparations. Cette procédure de référé en expertise est toujours en cours, et ce malgré la tenue de quatre réunions d'expertise, ainsi que des échanges entre experts. Pour l'heure, si l'origine des désordres est connue, l'expert n'a pas proposé de partage des responsabilités. Une stagnation qui n'arrange ni les financiers de l'opération, ni l'état du monument.

 

[d’après l’Est Républicain | 23.12.08]

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