Le récipiendaire entouré de sa famille [cl. VM].
Après cinquante-huit années au service des autres, des restaurations et construction à la pelle et encore de nombreux projets, Henri Côme a été récompensé par la Croix de chevalier de l’Ordre national du Mérite.
Sympathique cérémonie, samedi de la Pentecôte, durant laquelle Henri Côme, entouré de sa famille, a reçu des mains de Jacques Anguilabert la Croix de chevalier de l’Ordre national du Mérite.
Henri totalise 58 années au service du bénévolat et c’est une récompense bien méritée que la ville de Darney a voulu lui transmettre. Très ému de cette distinction, Henri ne put que remercier toute sa famille qui l’a toujours soutenu et tous ses camarades avec qui il avait envie de partager ce moment. Ne manquant pas de souligner qu’il est important de partager et de laisser des traces derrière soi.
Né un 19 février, il a grandi au Thillot. Henri est quatrième d’une fratrie de sept enfants. Après sa scolarité, il suivit les cours à l’école d’horlogerie d’Anet à Dreux (Eure-et-Loir) et y obtint son CAP. Il travailla deux ans chez un horloger du Thillot. A 20 ans, Henri partit en Tunisie accomplir ses obligations militaires. De Hammamet à Gafsa et à Bizerte, il mena une vie de soldat pendant deux longues années dans des conditions plus que rustiques et pénibles. De retour en France, il s’installa comme horloger à Darney, rue de la République, et uni sa destinée à Anne-Marie Bertrand le 1er avril 1959.
Son implication dans la vie locale commença alors pour ne jamais s’arrêter. D’emblée, il entra dans l’équipe de basket-ball. En 1961, il recréa le syndicat d’initiative dont il prit la présidence. Fort de ses années chez les Scouts de France, il entreprit des restaurations à Bonneval, aux tours Seychelles, à Barcan et sur une source à La Houdrie. Henri sera aussi secrétaire des Anciens d’Afrique du Nord.
En 1966, c’est un camping qui vit le jour puis de nombreuses manifestations suivront, avec les camarades artisans et commerçants, ouvrant même un atelier photo pour répondre aux besoins de la population. En 1971, il est élu conseiller municipal. En 1972, le camping ouvrit ses portes, suivi de la piscine. Brillamment réélu au conseil municipal en 1983 puis en 1989, Henri s’investit dans de nouveaux projets, tous aboutis. Ces dernières années, ne pouvant rester inactif, suite à la maladie de l’abbé André Simonin, Henri, catholique pratiquant, prit le secrétariat de la paroisse, l’accompagnement des familles dans le deuil et préside toujours les assemblées dominicales en l'absence de prêtre. En 2009, avec une dizaine d’amis, il s’attaquait à la restauration de l’horloge de l’église.
En 2012, il réalisa une plaque à la mémoire du député-maire et président du Conseil général des Vosges André Barbier. La même année, dans la chapelle Notre-Dame de Pitié, il réhabilita le tabernacle, le mobilier et deux reliquaires qui attendaient depuis 1804 pour y être déposés selon les vœux des époux Thouvenel, tanneurs à Darney. Il est également régulièrement sollicité par des communes ou des associations afin de réaliser des moulages en grès reconstitué, méthode de son invention, et pratiquer des restaurations sur des oeuvres d'art (comme dernièrement, sur une statue de Sainte Anne et la Vierge pour le musée d'Hennezel).
Henri Côme souhaiterait également relancer la procession de l’Assomption vers la grotte de N.-D. de Lourdes du coteau Fabré, abandonnée depuis des années. Preuve supplémentaire de son attachement à l’histoire et à la vie associative darnéenne.
[d’après Vosges Matin]