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  • La question de la mention "Mort pour la France" pour les anciens combattants de la Lorraine annexée

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    Depuis 20 ans, l'Association pour la Conservation de la Mémoire de la Moselle en 1939-1945 a collecté des dizaines de témoignages écrits ou enregistrés sur tous les sujets : l'évacuation de 1939, la "drôle de guerre", les combats de 1940, l'arrivée des Allemands, la germanisation, les expulsions, la nazification, l'incorporation de force, les PRO, la Résistance, la déportation, la Libération...

     

    ASCOMEMO possède un patrimoine homogène et riche qui se complète continuellement et qu'il faut continuer à compléter. Il sert aux expositions, publications et il est mis à la disposition des chercheurs.

     

    Son président vient d'adresser un courrier au Président de la République à propos de la mention "Mort pour la France" et la problématique des combattants Alsaciens-Lorrains incorporés dans l'armée allemande durant la Première Guerre mondiale. Nous le communiquons à nos lecteurs :

     

    "A Monsieur le Président de la République Française

    Nicolas SARKOZY

    Palais de l’Elysée

    75000 PARIS

     

     

    Hagondange, le 11 novembre 2011

     

    Objet : « Morts pour la France ».

     

     

    Monsieur le Président,

     

    Vous avez annoncé dans votre discours du 11 novembre 2011 qu’une loi serait soumise à l’Assemblée Nationale pour que les noms de tous les « Morts pour la France » soient inscrits sur les monuments aux morts.

     

    Cette décision est louable, mais cette loi va immanquablement engendrer une discrimination concernant les combattants alsaciens-mosellans de la Grande-Guerre et relancer les débats de l’entre-deux-guerres à propos de l’inscription ou non des morts sur les monuments  dans ces départements.

     

    La plupart des jeunes alsaciens-mosellans, considérés juridiquement comme citoyens allemands en raison du Traite de Francfort du 10 mai 1871, tombés durant la Grande Guerre dans les rangs de l’armée allemande  n’ont légalement pas droit à la mention « Morts pour la France ».

     

    C’est une différence fondamentale avec leurs enfants enrôlés 20 ans plus part dans la Wehrmacht suite à l’annexion de l’Alsace et de la Moselle, annexion non pas de droit mais de fait, ce qui leur confère le titre de « Morts pour la France ».

     

    Il serait regrettable que cette loi exclut  des anciens combattants d’un territoire désormais français qui a subi l’Histoire. Il serait tout aussi regrettable que dans des communes françaises apparaissent deux catégories de victimes combattantes : ceux  tombés sous l’uniforme allemand et qui par conséquent ne seraient pas inscrits sur les monuments aux morts et ceux qui ont porté l’uniforme français (optants volontaires, évadés, prisonniers de guerre réengagés…), en l’occurrence une minorité, qui eux seraient obligatoirement inscrits.

     

    L’Histoire de France n’est pas une, même si elle est indivisible. Il y a des réalités historiques et humaines que la Mémoire ne doit pas gommer. Les annexions de nos départements de l’Est en sont une. Vous l’aviez d’ailleurs souligné dans votre discours de Colmar du 8 mai 2010.

     

    Espérant que vous intégrerez notre réflexion dans votre proposition de loi,

    Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’assurance de notre parfaite considération.

     

    Philippe WILMOUTH

    Président d’Ascomémo"