Les tranchées de 1914-1918 n'ont pas manqué de susciter un appel à l'espérance qui a souvent pris pour visage celui de Thérèse de l'Enfant-Jésus. Convaincus d'avoir en elle une "petite soeur" du Ciel, les miraculés parmi les Poilus promis à la mort lui ont écrit.
Au long de conflit, le Carmel de Lisieux a ainsi reçu des milliers de lettres, accompagnées de balles, casques, obus et médailles transformés en ex-voto. Le tout forme un mémorial exceptionnel de la France et des Français d'alors, faisant resurgir un monde englouti et jusqu'ici ignoré par les historiens.
Ces correspondances-témoignages de Poilus, arrachées à l'abîme, ne font pas cependant que ressusciter la parole d'hommes humiliés et broyés par le fer et le feu. Elles montrent que l'humanité se joue dans la capacité à refuser l'enfer programmé. Et que, aujourd'hui comme hier, il est une puissance de l'esprit "plus forte que l'acier" qui réside dans l'intercession des saints.
Un aspect surprenant de l'intensité de la vie spirituelle durant la Grande Guerre à découvrir.
‡ Plus forte que l'acier. Lettre des tranchées à Thérèse de Lisieux, éditions du Cerf, 2014, 208 p., ill. (15 €).