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Cantonales 2011 à Monthureux : quatre prétendants pour un canton désertifié

Excentrées, confrontées à une population vieillissante, les onze communes du canton de Monthureux-sur-Saône (2600 habitants) enregistrent depuis 150 ans une chute démographique qui s'est accélérée en 1960.

lorraine,vosges,cantonales,monthureux sur saône,bleurvilleAujourd’hui un jeune sur trois déserte avant l’âge adulte ce secteur géographique à dominante agricole et forestière, ayant su néanmoins conserver un tissu commercial et associatif étoffé. Dans un tel contexte, la feuille de route des quatre candidats (soit deux de moins par rapport au scrutin de 2004) se présentant aux suffrages des électeurs s’inscrit dans une dynamique rurale destinée à valoriser les atouts de ce territoire d’une superficie de 139 km².

Dans la course aux voix, sur le papier Alain Roussel (sans étiquette) semble avoir l’avantage du terrain. Le conseiller général sortant, par ailleurs maire de Claudon, vise un quatrième mandat. Pour mémoire, en 2004, fort d’un score de 62,43 %, il avait raflé la mise face à son principal rival Henri Didier, qui avait perdu son siège face à Raymond Recouvreur, le maire de Bleurville, décédé avant la fin de son mandat. Roulant pour la majorité départementale, Alain Roussel fait preuve néanmoins d’une indépendance d’esprit. A l’instar d’un Jackie Pierre sur le canton de Xertigny, il se positionne en premier défenseur de la ruralité et du développement local.

A ce titre, ses interventions au sein de l’exécutif vosgien recueillent souvent l’adhésion dans les rangs de l’hémicycle départemental. Mais rien n’est joué pour Alain Roussel qui devra se méfier de Raynald Magnien, seul représentant du MoDem dans ces cantonales associé à sa suppléante Nathalie Rollin, conseillère municipale à Bleurville, considéré comme son challenger le plus sérieux. Aux municipales de 2008, le conseiller en gestion et management, à l’origine de la création théâtrale de L’Odyssée, avait effectué un retour réussi au pays, en remportant haut la main les dernières municipales à Monthureux-sur-Saône. « Fidèle à mes convictions, j’adhère au MoDem parce que je crois qu’une nouvelle gestion publique est possible, en particulier dans le département », se plaît à rappeler le vice-président de la communauté de communes du Pays de la Saône vosgienne.

Alors que les socialistes n’ont pu désigner de candidat sur le canton, tous les espoirs de l’opposition reposeront sur Jean-Claude Lacour. Sous l’étiquette « Les Vosges à gauche », lui aussi chantre de la ruralité tentera de faire barrage à ses adversaires en replaçant le débat sur un plan antigouvernemental. Reste la grande inconnue constituée par la présence de Georges Faivre. Bénéficiant de la montée en puissance dans les sondages de Marine Le Pen, le représentant du FN risque de bouleverser un scénario que beaucoup pensaient écrit d’avance.

Les priorités pour le canton

En tête de liste des dossiers scellant l’avenir du canton, s’inscrit en priorité la création de la nouvelle maison de retraite de Monthureux-sur-Saône, portée par la communauté de communes. Le projet, en gestation depuis trois ans, se traduira par l’ouverture d’une maison médicalisée destinée à 40 résidants, d’une unité de vie protégée et d’un foyer pour handicapés accueillant 50 personnes. Le montant de cet investissement est chiffré à 7,5 millions d’euros et la fin du chantier prévue au cours du dernier trimestre 2012.

Dans le même temps verront le jour sur un terrain de 5 hectares des bâtiments regroupant un lotissement et des pavillons locatifs. Après la fermeture d’une station-service à Monthureux, l’ouverture d’un distributeur de carburant 24 heures sur 24 devrait également contribuer au désenclavement de ce secteur géographique dont 30 % des actifs travaillent à l’extérieur. Un coup de pouce sera par ailleurs donné à la zone d’activité économique de la gare de Monthureux abritant des entreprises comme la Coopérative agricole de Lorraine et Merrain International.

Toujours d’actualité, le lancement d’un pôle culturel innovant mettant en avant la richesse du patrimoine local et du tissu associatif. Tout cela sera-il suffisant pour créer des emplois et maintenir une population active sur place et donner un avenir à ce canton hyper rural ?...

 

[Vosges Matin | 14.03.11]

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