Le vieux poirier de "chez Recouvreur" a vécu. Victime de la modernité et de la pollution... et de son grand âge aussi peut-être.
Il aura marqué nombre de générations de Bleurvillois qui le côtoyaient sans y faire vraiment attention lorsqu'ils se rendaient chez Hélène Recouvreur qui tenait la recette buraliste ou à l'épicerie Barbou puis Lhuillier. Il égayait la place du Prince à chaque saison : ses premières feuilles annonçaient le printemps puis l'été et l'apparition des succulentes poires préparait l'automne avant que ses feuilles ne se dispersent au gré du vent annonciateur des premiers frimas.
Avec les premières cartes postales du tout début du XXe siècle, nous le voyons bien jeune. Il était de tradition en Lorraine de planter des poiriers à proximité, voire contre les murs des maisons. Ces arbres avaient la réputation d'assainir les fondations en pompant l'humidité des sols. Ces arbres devaient être nombreux dans les rues du village au point qu'une des rues actuelles porte celui de "rue poireuse". En souvenir probablement de la profusion de poiriers plantés dans cette rue.