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« A fleur de peau » : une exposition au Musée Lorrain à Nancy

Des sculptures en passant par les peintures, les visiteurs du Musée Lorrain peuvent découvrir l'évolution de la mode, au fil des siècles et sous toutes ses formes.

 

mode gallo-romaine.jpg« Les gens qui ne voient dans la mode que la mode sont bien sots » écrivait Balzac en son temps. A écouter Laëtitia Jaeger, enseignante en histoire de l'art, expliquer le sens caché des vêtements dans les représentations artistiques, on comprend mieux le point de vue de l'écrivain.

 

« Au-delà de la simple apparence, les costumes et les accessoires que nous portons sont aussi le reflet de la place accordée à chacun dans la société. » Un constat que l’enseignante détaille devant trois statuettes de Vierges à l'Enfant, façonnées entre le XIIe et le XVe siècle. « Même si ce sont des représentations religieuses, elles portent le costume traditionnel des femmes de cette époque. » A savoir, une longue tunique, « pour cacher le corps », avec une cote et une surcote, et « des cheveux longs coiffés de façon à voiler le visage ».

 

Vierge à l'Enfant abbaye St Mansuy Toul XIVe.jpgPour les hommes du Moyen-Âge, « le corps féminin est l'endroit où se cache le diable, donc il faut le cacher au maximum. ». Une vision très religieuse de la société qui s'estompe progressivement pour donner naissance, à la fin du XIVe siècle, à ce qu'on appelle aujourd'hui la mode. « On assiste à une modification dans la façon de se vêtir. Les femmes portent des vêtements plus ajustés. La taille est serrée, la poitrine est légèrement soulignée même s'il faut porter des bandes pour aplatir les seins. »

 

Paradoxalement, même si les femmes ont toujours une place moindre par rapport aux hommes sur l'échelle sociale, c'est à cette période que naissent véritablement les premiers vêtements sexués. « Les femmes portaient par exemple d'amples paniers sous leur robe. Elles mettaient aussi des corsets et des souliers en soie. » Le résultat : des vêtements encombrants, pas du tout pratiques pour se déplacer et douloureux à porter. C'est d'ailleurs de cette période que date le fameux « il faut souffrir pour être belle »… « Les femmes ne pouvaient pas bouger avec ces vêtements, précise Laëtitia Jaeger, elles étaient donc obligées de rester à la maison ».

 

Aujourd'hui, malgré l'évolution des mœurs, on revient toujours... en arrière. « Beaucoup de garçons portent des pantalons slims qui collent au corps, avec une chemise et une cravate fine. C'est une élégance nonchalante, une façon de brouiller les pistes. Comme les dandys des années 1830. » La mode, éternel recommencement ?

 

[d’après l’Est Républicain | 06.03.09]

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