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  • Bleurville : Recupfer, histoire d'une réussite

    Qui aurait parié sur l'activité créée par Julien Longeron il y a plus de 40 ans ? Sûrement peu de monde. Ses enfants ont repris l'affaire de récupération de métaux et, discrètement, l'ont développé. Histoire d'une réussite. Et un bel hommage posthume à Julien Longeron, un homme dont les valeurs du travail et de la famille ont été transmises et fructifient.

    longeron.jpgLa première page de l’histoire de l’entreprise s’est écrite en 1970. «  Papa a démarré avec un tracteur pour aller récupérer les objets à recycler », se souvient Pascal Longeron. Désormais, la « casse » s’est professionnalisée et s’appelle « Récupfer ». Les deux fils du créateur ont pris la relève en 1989. Et aujourd’hui, ils travaillent avec leurs deux fils.

    A la Corvée Marinvelle, sur les hauteurs de Bleurville, on récupère, trie et broie toutes sortes d’objets. Du véhicule hors d’usage, de la ferraille, des métaux, des chutes d’usine en passant par les chars. En effet, l’entreprise a la particularité d’être agréée et de répondre aux exigences d’une procédure très encadrée de l’armée. «  Pour les métaux, tout est trié, coupé en morceaux et ça repart en fonderie », explique Pascal Longeron, le gérant de cette entreprise.

    Autre singularité de cette petite entreprise : la norme Iso 14 001, décrochée il y a un peu plus d’un an, grâce à l’aide d’un cabinet de consultants. «  On avait déjà une bonne base de départ avec divers agréments et autorisations mais ça apporte de nouveaux marchés et une crédibilité vis-à-vis des administrations », justifie le chef d’entreprise. Dès l’entrée de l’entreprise, le détecteur de radioactivité scanne chaque chargement avant la pesée. Vient ensuite le moment du contrôle et du déchargement avant le premier tri. Les métaux ferreux longs passent alors dans la presse, puis sont stockés avant de partir dans des fonderies et aciéries. A l’entrée, un bâtiment sert également de lieu de dépollution pour les véhicules hors d’usage.

    ferraille.jpgLes deux frères s’occupent donc des opérations de recyclage sur le site bleurvillois tandis que leurs fils sont sur la route avec les deux camions pour aller chercher la marchandise. Mais même si Pascal Longeron officie à l’entrée avec une balance manuelle pour peser les matériaux, impossible d’avoir la quantité précise de matière traitée. Tout juste livrera-t-il, du bout des lèvres, un chiffre d’affaires d’environ un million d’euros. Et une saisonnalité de l’activité. «  Ça marche plus au printemps, pendant les vacances d’été. » Tout dépend également de la conjoncture : «  Si tout va bien, il y a de la production et donc des rebuts. »

    Pascal Longeron préfère assurer ses arrières. «  Pour l’instant, on essaie de rentabiliser l’entreprise et continuer à investir dans du matériel », confirme le gérant. L’investissement de cette année, à savoir une grue équipée d’un électro-aimant, lui a coûté environ 300 000 euros. Récupfer fait de son mieux pour redorer l’image d’un métier souvent mal connu et trop souvent décrié.

    [Vosges Matin]