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jacques muller

  • Nancy : le dernier miracle de Saint Nicolas pour son fidèle ami...

    Jacques Muller, le "saint Nicolas" des commerçants de la Vieille Ville de Nancy, est décédé dans le dénuement. Le quartier s’est mobilisé pour lui offrir des obsèques décentes. Dernier miracle de Saint Nicolas, le patron des Lorrains !

    sous-la-mitre-et-la-barbe-se-cachait-un-personnage-sympathique-unanimement-apprecie-dans-son-quartier-photo-dr.jpgIl aurait dû être inhumé dans le carré des indigents, alors même qu’il avait souscrit une convention d’obsèques. Mais Jacques Muller est décédé durant le délai de carence. L’assurance ne pouvait donc pas prendre en charge les prestations prévues dans le contrat. Il avait 74 ans. Les commerçants de la Vieille Ville se sont mobilisés pour collecter les fonds nécessaires. C’était un personnage sympathique, apprécié de son entourage, mais c’était un homme seul.

    Il a été retrouvé à son domicile, plusieurs jours après son décès. C’est sa voisine, inquiète de ne pas le voir depuis quelques jours, qui a alerté la police. Il n’avait plus de famille, seulement de lointains cousins. Chacune des personnes qu’il côtoyait détient une partie de l’histoire de ce personnage né en Alsace où son père était, semble-t-il, officier. Lui, avait travaillé dans le milieu artistique. D’abord à Paris, où il était costumier pour le théâtre et pour le cinéma, travaillant notamment pour la Paramount. Appelé durant la Guerre d’Algérie, il en était revenu avec le paludisme et des cheveux tout blancs. Il s’était alors installé à Nancy où il avait trouvé du travail chez les frères Mauchaussée, antiquaires-décorateurs, rue de Serre. Il était devenu leur intime et, à la mort de Paul Mauchaussée, il avait hérité, avec deux autres personnes, du Domaine des Eaux-Bleues à Liverdun ; un cadeau empoisonné, puisqu’avec les dettes et les droits de succession très élevés en l’absence de tout lien de parenté, Jacques Muller s’était retrouvé dans une situation financière délicate. Mais c’était un homme d’honneur et il avait tenu à régler tout ce qu’il devait. Sur sa petite retraite, il payait, rubis sur l’ongle, son loyer. C’est pourquoi, son propriétaire, lorsqu’il a appris le décès et le mouvement de solidarité, a tenu à apporter son écot.

    Il y a de très nombreuses années, Jacques Muller avait accepté d’être le saint Nicolas des commerçants de la Vieille Ville, distribuant les papillotes, avec douceur et bonhomie, début décembre. Lorsque Nathalie a contacté l’association, il n’y a pas eu un instant d’hésitation pour signer un chèque et chaque commerçant a, en plus, apporté son obole, à titre personnel. Jusqu’à l’atelier de vie de quartier, en sommeil depuis les dernières élections municipales, qui a prélevé quelques euros sur son compte. La Ville de Nancy a usé de son poids auprès des pompes funèbres pour obtenir un tarif spécial.

    Le clergé nancéien s’est également mobilisé pour offrir des obsèques catholiques à un homme de foi qui assistait aux offices à la cathédrale, mais s’occupait de l’animation paroissiale à Notre-Dame-de- Lourdes. C’est en la basilique Saint-Epvre, l’église de sa paroisse, que se dérouleront ses obsèques ce mardi 21 octobre à 10h00.

    [d'après ER]