Les Guises, qui régnèrent longtemps en maître sur les affaires politiques de la France, connurent une ascension foudroyante sous le règne d'Henri II et devinrent tout puissants sous celui de François II, qu'ils manipulèrent pour accroître leur influence au détriment de Catherine de Médicis. Devenus les véritables souverains du royaume, ils se rendirent particulièrement célèbres en se faisant les champions de la cause catholique.
Mais savez-vous que leur illustre Maison était originaire de Lorraine ? Jusqu'à l'avènement d'Henri IV, l'ancienneté de leur duché lotharingien les autorisa à se déclarer héritiers de Charlemagne et à revendiquer la couronne de France. Le plus célèbre des Guises, Henri le Balafré, paya ses prétentions de sa personne en étant assassiné à Blois sur ordre d'Henri III...
L'aventure des Guises ne s'acheva pas sur ce fameux épisode ni sur l'avènement de leur nièce et cousine Marie Stuart au trône d'Ecosse puis de France. Si elle demeure surtout liée au principaux événements du XVIe siècle, on ignore souvent qu'elle se poursuit avec ceux que leurs contemporains nommèrent "les petits Guises" : Charles, amiral du Levant, héros du siège de La Rochelle ; Henri II, impliqué dans plusieurs complots contre Mazarin et proclamé roi de Naples ; Marie, tante et tutrice des deux derniers, mécène du compositeur Marc-Antoine Charpentier. Autour du rameau principal, gravitèrent encore d'innombrables rejetons : les cardinaux Jean et Charles de Lorraine qui jouèrent un rôle politique considérable à la Cour de France, particulièrement dans la lutte contre les réformés.
Ainsi, les Guises, restent omniprésents dans l'histoire de France pendant deux siècles. Et lorsque le dernier représentant des Guises en France, Charles-Eugène, prince de Lambesc, expatrié à Vienne, disparaît en 1825, l'impératrice Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine s'exclamera : "Voici cette antique et glorieuse Maison de Lorraine à jamais éteinte !".
‡ Les Guise, Henri Pigaillem, éditions Pygmalion, 2012, 517 p., ill. (24,90 €).