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anne-lorraine schmitt

  • Dernier à Dieu à Anne-Lorraine

    9551575ad3171a5b63c1a6443f811f08.jpgPlus d'un millier de personnes à l'intérieur de la cathédrale de Senlis, des centaines massées à l'extérieur : c'est devant une foule impressionnante - au sein de laquelle les ministres Christine Boutin et Eric Woerth représentaient le gouvernement - que se sont déroulées samedi 1er décembre les obsèques d'Anne-Lorraine Schmitt. Une cérémonie à l'image de cette jeune fille et de sa famille : digne, sobre, et par là même extraordinairement émouvante.

    Mais cette tragique circonstance fut aussi l'occasion de voir rassemblée une autre France que celle qu'on nous montre complaisamment, et qui n'aime d'ailleurs pas trop faire parler d'elle. Pourtant, elle existe bien, cette France-là : elle est forte, solidaire, sensible et pudique à la fois, cette France des familles d'officiers, des écoles catholiques, des troupes de scouts, des jeunes prêts à vivre au service d'un idéal qui les transcende.

    Cette France, les médias l'avaient redécouverte avec stupéfaction il y a tout juste dix ans, lorsqu'elle avait accueilli dans une explosion de joie le pape Jean Paul II aux JMJ de Paris, en août 1997. Hier, elle était rassemblée dans le chagrin, présente à Senlis ou en union de pensée, mais c'était bien la même. Avec surtout la même foi, qui arrive à lui faire tirer de ses plus grands malheurs des messages de courage et d'espérance.

    Oui, cette France-là existe encore, elle existera toujours : nous l'avoir rappelé, c'est sans doute le dernier cadeau que nous aura fait Anne-Lorraine à l'issue de son si bref passage en notre monde. Qu'elle repose en paix.

    On regrettera - et c'est un euphémisme - que la presse régionale lorraine s'est une fois de plus faite remarquer par son assourdissant silence dans cette affaire qui touche tout particulièrement notre Lorraine, puisque la famille Schmitt en est originaire. S'il s'était agit d'un assassinat perpétré dans une de nos banlieues, il n'y a pas de doute que les "journaleux" locaux s'y seraient précipités et nous auraient abreuver de commentaires insipides conformes à la pensée unique. Et, évidemment, en plaignant nos pauvres jeunes oisifs et abandonnés par la société... Pauvre France. Mais quel exemple nous a donné cette jeune fille de France. Quelle leçon de courage et d'espérance pour l'avenir.

    par Gérard Gachet

    (source : www.lesalonbeige.com)

  • In memoriam Anne-Lorraine Schmitt

    EN HOMMAGE A ANNE-LORRAINE SCHMITT, JEUNE FILLE ORIGINAIRE DE NANCY, ASSASSINEE LE 25 NOVEMBRE 07 DANS UN TRAIN DANS L'OISE

    Bien sûr, comme tout le monde, j'avais été choqué et ému dimanche, en entendant à la radio qu'une jeune étudiante en journalisme avait été retrouvée en fin de matinée, agonisante, dans une rame du RER D en gare de Creil, après avoir été frappée de nombreux coups de couteau. Et relativement soulagé d'apprendre, dès le lendemain, que son assassin, blessé au cours de l'agression, avait été arrêté avant de passer aux aveux. Mais le pire, pour moi, restait à venir.

    Le pire, je l'ai appris hier après-midi. Le pire, c'est que je connaissais cette jeune fille, que j'avais eu le temps de juger et d'apprécier pendant les deux mois de stage qu'elle fit l'an dernier à Valeurs Actuelles, dont je dirigeais alors la rédaction. Elle s'appelait Anne-Lorraine Schmitt, avait 23 ans, et faisait partie de ces enfants qui semblent n'être nés que pour combler leurs parents de joie et de fierté. Aînée d'une fratrie de cinq garçons et filles, elle avait passé son bac à la Maison de la Légion d'Honneur de Saint-Denis avant d'être reçue à l'Institut d'Etudes Politiques de Lille, puis d'intégrer à l'automne 2006 le Celsa, l'excellente école des sciences de l'information et de la communication dépendant de la Sorbonne.

    Durant son stage, elle avait frappé toute la rédaction par sa culture générale, sa maturité, son exigence vis-à-vis d'elle-même. Une exigence qui lui venait probablement de sa foi : profondément croyante, catholique pratiquante, Anne-Lorraine s'était fortement engagée dans le mouvement scout. Ce qui ne l'empêchait nullement d'être une jeune fille de son temps, charmante, brillante et appréciée de tous.

    Dimanche matin, ses parents l'attendaient sur le quai de la gare d'Orry-la-Ville pour aller en famille à la messe. Un délinquant sexuel récidiviste d'origine turque, déjà condamné en 1996 à cinq ans de prison pour un viol commis sous la menace d'une arme sur la même ligne du RER, aura donc brisé leurs vies en même temps que celle de leur fille. Mais Anne-Lorraine aura été courageuse jusqu'au bout : en se défendant, en empêchant son agresseur de parvenir à ses fins, elle aura réussi à le blesser en retournant son arme contre lui, ce qui devait permettre son arrestation ultérieure. En félicitant les enquêteurs de cette conclusion rapide, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a assuré les proches d'Anne-Lorraine de sa profonde compassion.

    Quelques heures plus tard, à quelques kilomètres de là, les jeunes Moushin (15 ans) et Larami (16 ans), conduisant à grande vitesse et sans casques une moto de cross non homologuée, se tuaient en percutant de plein fouet un véhicule de police en patrouille. Leur mort, on le sait, sert depuis deux jours de prétexte à l'embrasement de plusieurs communes du Val-d'Oise, avec tirs de chevrotines, de grenaille et de balles contre les forces de l'ordre (plus de quatre-vingts policiers blessés) et incendies de commissariats, d'écoles, de bibliothèques et de commerces.

    Les obsèques de Anne-Lorraine auront lieu samedi 1er décembre à 14 h 00 en la cathédrale de Senlis.

    IN MEMORIAM ANNE-LORRAINE

    par Gérard Gachet

    [source : http://gachetblog.typepad.fr/sanscomplexe]