Né au numéro 1 de la place Stanislas à Nancy, alors que la Deuxième Guerre mondiale en avait fait une place prisée des officiers allemands, il en fit très rapidement son aire de jeu, son terrain de découvertes et son jardin secret. Depuis la fenêtre en demi-lune de sa chambre au-dessus du "Muratti", il passa des heures à regarder les mouvements quotidiens des Nancéiens et à s’étonner des évènements qui ponctuaient les années 50 et 60. Avec ses copains Riri le fils des boulangers de la rue Gambetta et Phiphi, fils d’un inspecteur de police de la rue des Carmes, et quelques autres, l’auteur, alors en culotte courte, n’hésitait pas à défendre manu militari le territoire de la place contre les incursions des gamins des autres quartiers...
Sans excès de nostalgie et avec l’humour qui le caractérise, Philippe Bruant nous propose un récit teinté d’émotions à la manière des impressionnistes. Pour regarder cette place à la hauteur de nos yeux d’enfant.
A Nancy, la Place Stanislas est comme un monde à part. Lieu de tous les rassemblements et manifestations jusqu’aux années 1970, elle est devenue le site premier du tourisme nancéien. Quasiment désertée de ses habitants - une seule personne y réside actuellement - elle reste dans le souvenir de Philippe Bruant comme un lieu de tous les possibles et d’un temps décidément révolu.
‡ Mes guerres en culotte courte place Stanislas, Philippe Bruant, éditions Gérard Louis, 2018, 144 p., ill., 20 €.