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Nancy : les créations de Jean Prouvé flambent aux enchères

 

Sur le marché de l’art, les créations en métal du designer nancéien valent désormais de l’or. Il y a quarante ans, elles finissaient à la benne.

Ceux qui sont passés à côté s’en mordent les doigts. Dans la Lorraine de Jean Prouvé, les anecdotes ne manquent pas. « Il y a plus de vingt-cinq ans, j’ai eu l’occasion de pouvoir acheter une bibliothèque de la maison du Mexique de Charlotte Perriand dont le piétement et les casiers avaient été réalisés par Jean Prouvé. Ma femme m’a dit : mais qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire de ce bout de métal encombrant », confie un amateur d’art nancéien. Une autre se souvient des chaises Prouvé « que l’on jetait à la benne dans les années 70 ». Aujourd’hui, les meubles du designer de la cité ducale valent de l’or. L’an dernier, sa table dite « Trapèze » s’est vendue plus 1,24 million d’euros. Il y a trois semaines, un de ses bureaux « Présidence » a été acheté plus d’1,1 million d’euros à une vente aux enchères organisée par Artcurial Paris. Pour le responsable du département design de la maison de vente, Emmanuel Berard, ces deux ventes à plus d’un million d’euros ne sont pas un accident. « Le marché Prouvé est arrivé à maturité. Ces œuvres sont recherchées par de grands collectionneurs internationaux », dit-il.

Il note surtout : « Ceux qui se les arrachent aujourd’hui ne sont pas des collectionneurs Prouvé. On est passé à un autre stade ». C’est, à l’entendre, d’abord la reconnaissance du design made in France entre les années 30 et les années 60. Le Corbusier, Charlotte Perriand, Jean Prouvé en sont les icônes et rivalisent, voire dépassent, les autres grands designers de cette période que sont les designers italiens ou scandinaves. Cette French touch a gagné ses lettres de noblesse surtout après la Seconde Guerre mondiale. Il fallait reloger les Français et vite. Le talent de Prouvé, pour ne pas dire son génie : s’inspirer des techniques de construction du bâtiment pour faire des meubles. Il suffit de regarder l’architecture d’une maison démontable Prouvé. Elle se distingue par des portants en forme de compas. Vous prenez cette armature, vous la réduisez à l’échelle d’une table et vous reconnaîtrez sa fameuse « Trapèze ». Maintenant, si le marché est ce qu’il est aujourd’hui c’est aussi grâce aux galeristes comme Patrick Seguin et François Laffanour, qui depuis une trentaine d’années mettent en valeur le travail de Jean Prouvé. Une démarche certes de passionnés mais qui est aussi intéressée. En rachetant des stocks de pièces et notamment ses fameuses chaises, dont six par exemple se sont vendues en mai pour plus de 53.000 €, les galeristes sont en mesure de satisfaire le nombre grandissant d’amateurs d’art qui rêvent de compléter leurs collections des objets du designer nancéien.

[source : ER]

 

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