Depuis la nuit des temps, on dit qu'il serait "le plus vieux métier du monde...", mais il ne fallait pas en parler. A la question : "C'était quoi ton métier, mémère ?", elle répondait : "J'élevais des lapins"... Plus âgés, les arrière-petits-enfants comprirent la jolie métaphore ; leur arrière-grand-mère faisait portant un métier honnête au temps des maîtresses, des soumises et des sous-maîtresses. Au temps du médecin et de l'inspecteur des moeurs, elle tenait une maison de tolérance en Lorraine...
Entre les casernes et les usines en construction, l'auteur nous conduit à découvrir une Lorraine particulière. Il nous fait pousser la porte des garnis des prostituées clandestines, des appartements des demi-mondaines.
De la Révolution aux années 1950, l'auteur nous fait entrer dans l'univers des maisons closes pour comprendre ces temps où les autorités rendaient la prostitution publique... pour la faire disparaître de l'espace public, afin de mieux la contrôler.
Avec la rigueur de l'historien, Régis Latouche ne masque pas sa tendresse pour ces femmes aux conditions matérielles si précaires et à la solitude souvent complice de celle de leurs clients.
L'ouvrage bénéficie d'une riche iconographie tant en cartes postales anciennes que photographies ou gravures.
Régis Latouche, maître de conférence, est directeur de l'Institut européen de cinéma et d'audiovisuel à l'Université de Lorraine.
‡ La Lorraine des petites vertus, Régis Latouche, éditions Gérard Louis, 2012, 188 p., ill. (29 €).