Son secret : le sur-mesure. La menuiserie Levieux en a fait une affaire de famille depuis quatre générations à Bleurville. Véritable spécificité sur un marché où la standardisation fait rage.
Tandis que son frère Claude a choisi la branche charpente, à Damas-et-Bettegney, Philippe Levieux a opté pour la menuiserie, à Bleurville tout d’abord, lorsqu’il a repris en 1987 l’activité paternelle, puis à Contrexéville d’où LMA (Levieux Menuiserie Agencement) distille le savoir-faire de ses 22 salariés auprès des professionnels de la France entière, et tout particulièrement de la région parisienne (80 % de ses débouchés). Quant à LMP (Levieux Menuiserie Pose), qui emploie deux personnes et répond aux commandes, moins nombreuses, des particuliers (5 % de l’activité). Effectifs totaux : 24 salariés.
Lorsqu’il a recréé son entreprise voilà dix ans, après avoir été contraint de la vendre l’année précédente, jamais Philippe Levieux n’aurait imaginé en reconstituer les effectifs en une décennie. Or depuis 2000, date à laquelle Levieux Menuiserie ne comptait plus qu’un salarié, l’entreprise n’a cessé de croître en effectifs. Et de moderniser son parc machines, à raison d’environ 300 000 euros d’investissements chaque année. « En cinq ans, nous avons changé 70 % du parc machines », souligne Philippe Levieux. Après la défonceuse à commande numérique 4 axes et 5 axes, l’atelier de 1 870 m 2 s’apprête à accueillir une cabine de peinture de 136 m 2 équipée d’un robot 6 axes. Une acquisition de taille qui n’est pas étrangère à l’extension du bâtiment de 643 m 2 prévue pour la fin de l’année 2011.
En attendant, l’équipe, polyvalente et plutôt jeune puisque sa moyenne d’âge avoisine les 35 ans, veille à respecter un délai de livraison de quatre à cinq semaines maximum. « Il est important d’investir mais aussi d’être réactif », précise Philippe Levieux. Et ce quel que soit le volume de la commande, qu’elle concerne des fenêtres mixtes (bois-alu), une porte bombée ou cintrée en plan, des fenêtres à châssis-guillotine… « Avec le sur-mesure, nous travaillons beaucoup pour des bâtiments classés », précise le gérant de la SARL qui a ainsi honoré de prestigieux marchés parisiens pour la Sorbonne, la Banque de France ou encore l’ambassade de Suisse. Sans oublier les 1 200 fenêtres du collège de Savigny-sur-Orge ! Au total, la menuiserie consomme environ 500 m 3 de bois par an, du bois exotique d’Afrique ou d’Asie, mais aussi, certifications obligent, de plus en plus de bois de pays (chêne, pin, mélèse, etc).
C.B.
[Vosges Matin | 14.03.11]