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Billet d'humeur...
Pour la première fois, depuis probablement des siècles, il n'y aura pas de messe célébrée à Bleurville le jour de la fête patronale de la Saint Pierre-aux-Liens. Il faut sûrement remonter aux pires moments de l'histoire du village (guerre, épidémie...) pour constater que la messe de la fête paroissiale n'a pas été célébrée normalement. Il est vrai que nous sommes certainement à un tournant de notre Histoire, voire de notre civilisation - celle de l'ère chrétienne -, pour que l'on abandonne le culte dû au saint patron de la paroisse, célébré depuis des temps immémoriaux.
On nous objectera que le culte des saints c'est "rétrograde" en ce XXIe siècle, qu'il n'y a pas de prêtre disponible pour célébrer la Sainte messe... Pourtant, tout au long de l'année liturgique, les églises de la grande paroisse Notre-Dame de la Saône accueillent des ADAP (assemblée dominicale en l'absence de prêtre). Étonnamment, il ne s'est trouvé aucun laïc parmi les "équipes Adap" pour conduire la prière dominicale en ce jour de fête...
Dans de nombreuses communes vosgiennes, c'est trop souvent les animations foraines qui ont abandonné la place du village. Et bien, à Bleurville, c'est la messe qui disparaîtra la première à l'occasion de la fête patronale. C'est à marquer d'une pierre blanche dans les annales du village. Et c'est bien dommage pour l'Eglise. Désormais, à Bleurville, nous ne parlerons plus de fête patronale, mais de fête communale laïque. C'est dans l'air du temps...
Commentaires
Peut-être pourriez-vous demander à la Maison Sainte-Jeanne-d'Arc à Epinal ?
merci pour votre commentaire... et votre proposition. mais il serait trop compliqué de faire intervenir un prêtre extérieur à la paroisse... et puis les prêtres de la fraternité saint-pierre d'épinal ont déjà tellement à faire dans leurs différents ministères.
ce billet aura, j'espère, le mérite de contribuer à la réflexion sur le devenir de nos fêtes patronales et particulièrement de la célébration du culte de nos saints protecteurs de nos paroisses.
Il n'y a pas de différence entre Bleurville et les autres communautés villageoises de Notre Dame de la Saône et de Bx Jean Baptiste Menestrel : les saints de chaque village ne sont plus vénérés '' officiellement '', ça aurait du d'ailleurs être le cas depuis la création des nouvelles grandes paroisses (en 2000 pour NDS, nous avons eu 10 ans de boni). Quant à Saint Pierre, il y a au moins 5 villages sous sa protection : le prêtre, la chorale, le peu de laïcs qui osent s'occuper et présider des Adap et les fidèles qui se déplacent encore ne peuvent se couper en 2 ou en 5 à la même date...Evidemment, il y a un manque de communication et d'explications, mais ça, à notre niveau on n'y peut rien.
Pour la question du manque de prêtre, répondez à celles-ci : combien de prêtres ou de religieux y a-t-il dans vos familles ? Qu'avez vous fait pour qu'il y en ait ? Vous-mêmes, messieurs, avez vous jamais pensé à devenir prêtre dans votre jeunesse ? Tout est là, ce sont ceux que les blancs ont évangélisés au temps où il y avait encore des vocations chez nous qui viennent nous '' ré-évangéliser ''. Et finalement, Il ne sert à rien de récriminer, ça fera peut-être réfléchir et bouger (ou se bouger...).
je maintiens que c'est bien dommage pour l'Eglise en général que cet abandon de la messe (ou d'un temps de prière) de la fête patronale, parce que l'Eglise a besoin d'être visible aux yeux des pratiquants et de ceux qui se sont éloignés de l'Eglise. et le moment de la fête patronale restait encore, jusqu'à aujourd'hui, quelque chose de symbolique dans nos villages. la suppression de l'office (messe ou Adap) contribuera encore un peu plus à "oublier" le chemin de l'église. De même qu'il est important que l'Eglise soit présente à Noël ou à Pâques ou à l'Assomption (bref, à toutes les grandes fêtes liturgiques) par la célébration d'un office, de même il est important que pour les moments de fêtes "locaux" (fête patronale notamment), l'Eglise soit visible. si non, c'est vraiment la fin du christianisme dans nos paroisses. il y a d'ailleurs, ici ou là, une prise de conscience de la nécessaire "visibilité" de l'Eglise dans le monde : dans de plus en plus de paroisses (urbaines, il est vrai), on voit refleurir des processions dans les rues à l'occasion de la Fête-Dieu ou de l'Assomption, alors que ces pratiques avaient disparu depuis quelque 40 ans. c'est aussi un moyen de réévangiliser ceux qui se sont éloignés de l'Eglise. l'homme est ainsi fait : il a besoin de voir pour pouvoir croire (il y a beaucoup de St Thomas, même chez les chrétiens !).
Dieu merci, dans mon petit village de Fontenay, rattaché la nouvelle paroisse de 15 villages Sainte-Thérèse-du-Durbion, la messe de la fête patronale dédiée à Saint-Laurent (dont l'église abrite une statue datant de 1474!) sera cette année encore célébrée le 8 août prochain. Pour combien de temps encore ? Le vitrail central du choeur de l'église représente Saint-Laurent devant la basilique Saint-Maurice d'Epinal, avec le château en toile de fond (évidemment la scène est impossible).
Il y a quelques semaines, le nouvel orgue a été béni : http://www.dailymotion.com/video/xdxlux_benediction-de-l-orgue-de-fontenay_news
Un grand repas poursuit la fête dans la soirée, avec des autotamponneuses, des stands forains. Il faudrait peut-être mettre des panneaux explicatifs sur Saint-Laurent, ou sur le pourquoi de la dévotion populaire à son égard à Fontenay. Je vais tâcher de me renseigner auprès des personnes âgées du village.
Par ailleurs, tout à fait d'accord avec vous, A.B., j'ai déjà tenté de ressusciter la Fête-Dieu à Fontenay, je connais le parcours (un vieil homme du village m'a montré le chemin qui était emprunté) qui était effectué jusqu'à sa disparition arbitraire en 1969, et j'ai demandé à notre curé s'il était prêt à conduire la procession, mais il a prétendu que ça attirerait trop de curieux qui ne seraient pas là dans un esprit de prière et de dévotion... Je me suis mollement défendu, et nous en sommes restés là, je ne voulais pas froisser non plus notre curé. Pourtant, je suis persuadé que cela permettrait à l'église de toucher des personnes totalement ou "partiellement" déchristianisées. Avec l'aide de Dieu, dans quelques années, la procession de la Fête-Dieu de la chapellenie Saint-Antoine d'Epinal aura lieu au parc du Cours ou au parc du Château.