Ça pourrait être une mauvaise blague, mais le ministre du Tourisme turc vient de déclarer très sérieusement que « Si nous construisons un musée à Demre [qui possède une basilique byzantine du 5ème siècle], l'ancienne Myre, naturellement la première chose que nous demanderons sera les restes du père Noël ». Apparemment, il n’est pas très informé sur l’identité du personnage. Ce serait plutôt saint Nicolas. Pour ce ministre musulman, ces ossements doivent être exposés en Turquie « et non pas dans une ville de pirates ». A savoir, à Bari, dans le sud de l'Italie (les italiens apprécieront le qualificatif !), où ils furent ramenés par des marins qui les avaient dérobé en 1087. Un Lorrain, Aubert de Varangéville, rapporta de Bari en 1098 une phalange et quelques morceaux d'os du saint à Saint-Nicolas-de-Port.
A la paroisse catholique de Saint-Nicolas-de-Port, l’abbé Jean-Louis Jacquot trouve cela étonnant de réclamer les reliques « pour des motifs pas très glorieux, pour faire de l'argent ». Et de préciser que le reliquaire de la fin 19ème siècle, qui contient les reliques, appartient à la commune. Les ossements eux-mêmes dépendent du diocèse de Nancy & de Toul et ont un caractère sacré, donc inaliénable.
Le maire de Saint-Nicolas-de-Port estime, quant à lui, que si une telle demande devait être présentée à la France, il mobiliserait Portois et Lorrains autour de lui pour défendre le culte ancestral de saint Nicolas en Lorraine.
En Lorraine, on attend donc de pied ferme la demande du gouvernement islamiste turc.
[source : AFP]