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Patrimoine nancéien : les 400 ans de l'hôtel des Prélats

Adossé à la cathédrale de Nancy, cet établissement devenu un hôtel de charme réserve bien des surprises. Les murs de l'édifice religieux entrent dans les chambres.

 

hôtel des prélats.jpgSituée au 3ème étage, la suite a été baptisée « Archanges ». Sur le mur de pierre, face à la porte d'entrée, apparaissent deux visages d'anges. Identiques à ceux de la façade de la cathédrale de Nancy. L'hôtel des Prélats est non seulement adossé à ce qui fut l'« église primatiale » mais il en utilise une partie. Les moulures et les sculptures se retrouvent intégrées aux chambres et aux suites, renforçant encore le cachet de l'établissement. L'hôtel des Prélats a été construit en 1609, il fête donc cette année ses quatre siècles.

 

L'origine de ce palais remonte à 1602, date à laquelle le pape Clément VIII a décidé de la nomination d'un primat de Lorraine. Un quartier religieux a alors été créé en Ville Neuve de Nancy, comprenant une église primatiale qui allait devenir la cathédrale et un palais pour loger le primat. Construit à l'est de l'église, le palais était doté d'une cour d'honneur, d'un pavillon et de deux bâtiments latéraux. De son logement, Antoine de Lenoncourt a pu surveiller la construction de la cathédrale.

 

Malgré ses qualités, l'ensemble fut rebâti au 18ème siècle, devenant l'un des hôtels les plus somptueux de Nancy. C'est à cette époque que le palais fut accolé à la cathédrale, permettant ainsi au primat et aux prélats d'accéder directement aux offices. L'immeuble est resté propriété de l'Eglise jusqu'en 1905. Il a accueilli notamment, les sœurs grises, les sœurs de Bordeaux, l'Internat Saint Joseph... « Avant d'être un hôtel, il a été le siège du quotidien régional L'Impartial de l'Est », explique Pierre-André Dubois, l'actuel propriétaire de l'Hôtel des Prélats. « Ce journal n'a pas tenu bien longtemps et les locaux ont été vendus aux Rapides de Lorraine. La société d'autocars installa rapidement un hôtel pour ses clients qui attendaient ou rataient le bus. En 1909, le Grand Hôtel de la Poste a vu le jour. »

 

Pierre-André Dubois est devenu propriétaire des lieux en 2000. En 2004, il a entrepris d'importants travaux de modernisation. Depuis mars 2005, l'établissement porte le nom d'hôtel des Prélats et propose des chambres et suites luxueuses, toutes différentes, dans un cadre chargé d'histoire. « J'ai demandé l'autorisation à l'évêque de Nancy & Toul avant de donner ce nom à l'hôtel », confie le propriétaire. « Je ne voulais pas que cela puisse pénaliser nos relations. J'ai fait une enquête sur le nom « prélat », beaucoup pensaient qu'il s'agissait du nom de ceux qui se prélassent ! »

 

Les travaux ont été très lourds. « L'électricité était obsolète, il y avait encore des tuyauteries en plomb, la toiture était en si mauvais état que de nombreuses chambres ne pouvaient plus être louées », poursuit Pierre-André Dubois. Les cellules des religieux ont été redistribuées mais le cachet du parquet a été conservé. Des vitraux illuminent chaque chambre. Certaines donnent sur le charmant jardin des sœurs. En plein centre ville, l'hôtel dispose d'une quiétude incomparable. Les touristes apprécient cette situation privilégiée qui ouvre sur les richesses architecturales et culturelles de Nancy. C'est un hasard qui a permis de découvrir les fameux anges de la suite. « Au fil des 14 mois de travaux, un coup de marteau a fait un trou dans une paroi », raconte le propriétaire. « J'ai été étonné de constater que c'était creux derrière. Un soir, pour en avoir le cœur net, j'ai pris ma lampe frontale et j'ai agrandi le trou. J'ai été stupéfait de tomber face à face avec ces anges. J'ai immédiatement fait abattre la cloison et intégrer cet élément à la suite. Avec bien entendu les accords des administrations concernées. Un ange regarde vers le ciel, l'autre vers le sol, aucun n'ose un œil indiscret vers la baignoire !»

 

Une porte menant directement dans la cathédrale et un souterrain conduisant à la place Stanislas ont été bouchés. L'hôtel des Prélats n'en demeure pas moins un endroit unique, chargé de particularités à découvrir.

 

 

[d’après l’Est Républicain | 11.05.09]

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