Partout en Europe, et singulièrement en France, le mariage civil subit des évolutions qui bouleversent les principes de la famille, de la parentalité et de la filiation. Or, la vocation essentielle de la famille, rappelle l'auteur dans cet essai, est d'encadrer la filiation. La famille est d'ailleurs ontologiquement et chronologiquement antérieure à la société. Cette dernière n'a donc pas la capacité de bouleverser ses fondements par un simple texte de loi voulu par une frange infinitésimale de la nation.
Le mariage républicain ou civil est né au XIXe siècle de la tension mimétique entre la République et l'Eglise catholique. Il reprenait grosso modo les critères et les principes qui furent ceux utilisés par l'Eglise durant plus de mille ans. Le mariage laïc n'était certes plus un sacrement, mais il demeurait indissoluble et devait protéger les femmes et les enfants.
La victoire récente du libéralisme dans le domaine des moeurs a créé une tension qui arrive dans les temps que nous vivons à un paroxysme avec le "mariage" homosexuel. Si le législateur s'y montre favorable, le mariage cessera d'être une institution par laquelle la société protège et encadre la procréation, mais deviendra une manifestation de la liberté individuelle et du droit des minorités, soumis à l'égoïsme exacerbé de l'homme post-moderne.
Jacques de Guillebon analyse ici de façon percutante cette évolution notable et en dévoile les conséquences catastrophiques pour la famille et la filiation. Et surtout pour nos enfants, les grands oubliés de cette dramatique revendication.
L'auteur, Jacques de Guillebon, est écrivain et journaliste.
‡ L'impasse. Du mariage laïc au mariage gay, Jacques de Guillebon, L'Œuvre éditions, 2013, 121 p. (18 €).