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  • Henri Bataille, l’historien de Vaucouleurs et de Jeanne d'Arc, est décédé

    henri bataille.jpgLes meusiens ont appris le décès d'Henri Bataille, survenu le 23 novembre 2008, quelques semaines seulement après avoir fêté ses 100 ans.

     

    Le jour de son centenaire, Henri Bataille avait une nouvelle fois fait preuve de toute sa verve et de la vivacité de son esprit. Cent ans, tout un symbole pour celui qui a particulièrement étudié la triste période de l'histoire de France, pendant laquelle l'épopée de Jeanne d'Arc s'est produite, à savoir la « Guerre de cent ans ». Henri Bataille a donc traversé ce siècle sans jamais renier cette passion johannique qui a occupé tous les instants de sa vie et mobilisé toute son énergie.

     

    Il avait vu le jour à Vaucouleurs le 25 septembre 1908, aîné d'une famille qui a compté quatre garçons et trois filles. Après avoir fréquenté l'école primaire de Vaucouleurs, il est entré à l'école Saint-Louis de Reims. Marié, il quitte la Meuse pour s'installer dans la banlieue de Lourdes. De retour à Vaucouleurs au décès de son épouse, il rencontre Anne-Marie Jeudy. Historien et archéologue, il entame alors le combat de sa vie : la sauvegarde du patrimoine de Jeanne d'Arc à Vaucouleurs, au travers de fouilles et recherches pour retrouver et rétablir l'emplacement du château de Baudricourt, ses remparts et les fortifications de la ville.

     

    Il a voulu notamment sauver la tour du Roi et celle des Anglais, menacées par la construction d'un supermarché. Paradoxe ou juste retour de l'histoire, ce sont des Anglais qui l'ont aidé à réunir les fonds nécessaires !

     

    Pour réussir dans son entreprise et propager le rôle clé de Vaucouleurs dans l'épopée de Jeanne, Henri Bataille a sillonné la France et l'étranger donnant près de 1.000 conférences et publiant une dizaine d'ouvrages. Ses visites guidées étaient un chef-d'œuvre de précision et d'engagement et malheur à qui osait refuser ses explications éclairées. Il racontait souvent ce jour où l'actrice Ingrid Bergman a caressé les pierres de la Porte de France en disant, admirative, « un jour la main de Jeanne s'est posée ici ».

     

    Le jour de ses 100 ans, il avait reçu la médaille d'or de la ville de Nancy qu'il avait pu ajouter à celle de chevalier dans l'Ordre National du Mérite, de membre de l'Académie Stanislas, de lauréat du concours des Chefs-d'œuvre en péril. Il a également reçu le prix Erckmann-Chatrian, le prix de la Couronne et la médaille du Mérite. Il résumait sa quête à essayer de percer le mystère de Jeanne d'Arc : « d'un point de vue humain, cette épopée ne peut pas s'expliquer, car Jeanne fait des choses inexplicables. C'est tout simplement l'envoyée de Dieu ».

     

    Il a été inhumé dans les Vosges.