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Viombois, 4 septembre 1944 : écritures, mythe et histoire d'un maquis durant l'Occupation

Que s’est-il passé réellement à Viombois, aux confins de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges, le 4 septembre 1944 ? D’après le témoignage du mythique chef de la 1ère centurie René Ricatte alias lieutenant Jean-Serge, les maquisards, mal armés, confrontés à plus de 2000 Allemands aguerris, dont des redoutables SS, « luttèrent à 1 contre 10 ; ils eurent 57 tués. Les Allemands battirent en retraite laissant plus de 130 morts sur le terrain  ». Cette date funeste sonne aussi la fin du projet grandiose de la Résistance Alsacienne, la mobilisation de près de 1 000 hommes attendant en vain un grand parachutage avant d’aller occuper les cols vosgiens et de libérer les camps de concentration de Schirmeck et du Struthof.

Viombois, un tournant décisif pour les FFI d’Alsace ? La consultation d'archives inédites  apporte un regard très différent tant sur le fonctionnement de la Résistance alsacienne que sur l’écriture d’un événement qui privilégiait jusqu’à présent la mémoire aux accents épiques à la rigueur historique. D’écritures fondatrices des acteurs directs en 70 ans de réécritures, la "bataille" de Viombois a pris une tonalité épique qu’il convenait de confronter aux documents. Jean-Michel Adenot, petit-fils de résistant, a synthétisé le « Viombois des témoins  » et l’a confronté à l’histoire factuelle, qu’il a reconstituée scrupuleusement. Loin de réécrire le mythe, et, rendant hommage aux « héros du 4 septembre  », il rétablit la réalité de la confrontation de Viombois, ses prémices et ses « trahisons », nous amenant par sa démarche refondatrice à réfléchir sur l’écriture de l’Histoire.

Au terme de l'enquête menée par l'auteur, il apparaît que les 57 résistants victimes du 4 septembre 1944 sont tombées dans des conditions bien différentes de celles décrites par une première génération de témoins.

Un livre qui remet aussi en question la doxa officielle écrite et martelée par les mouvements de Résistance durant l'après-guerre. Fin du mythe, début de l'Histoire.

 

‡ Viombois, 4 septembre 1944. Ecritures, mythe et histoire, Jean-Michel Adenot, Edhisto, 2016, 432 p., ill. (24 €).

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