En Saône vosgienne, chaque année, une fois décembre venu, c’est le retour de drôles de sapins de Noël minutieusement montés le long d’un axe conique. Des sapins version « design » aujourd’hui commercialisés dans la Plaine des Vosges, mais aussi « à Epinal, à Metz ou à Strasbourg », explique Emilie Roha, ingénieure de l’ENSTIB et nouvellement embauchée par l’association Minos, dont le siège est à Monthureux-sur-Saône. « On va aussi en mettre à Liézey et à La Bresse, pour une entreprise qui construit des chalets. Ceux-là seront éclairés. »
Dans l’atelier bois, nouvellement créé au sein de l’association, les deux ouvriers ne chôment pas, entre le marché décroché pour la tonnellerie toute proche et la confection des sapins. « On n’est pas dans un rythme industriel mais on en fabrique cinq par jour actuellement », atteste André Granget, vice-président de Minos chargé du développement de la partie bois et ancien maire de Bleurville - lui même ayant fait sa carrière professionnelle dans la scierie familiale du village.
Le bois, du sapin ou de l’épicéa, vient des scieries vosgiennes de Tignécourt et de Xonrupt-Longemer. Si le brevet a été déposé en 2011, la première commercialisation du sapin Minos date de l’année dernière. La commune de Darney en avait commandé quatorze.
Depuis, l’association, engagée dans l’économie sociale et solidaire, poursuit son développement. Quelque 40.000 € ont été investis dans l’atelier et, désormais, tous regardent vers l’avenir. « A l’origine, ce sapin est né d’une erreur de compréhension entre Thierry Bertrand, alors adjoint aux fêtes de Monthureux, et les employés municipaux chargés de le concevoir. C’était quelque part la tarte tatin du sapin ! », s’amuse Raynald Magnien, directeur de Minos. « Finalement, tout le monde a trouvé ça chouette et aujourd’hui, on a bien évolué. On veut clairement développer le marketing. »
Encouragée par l'acquisition d'exemplaires de ce sapin nouveau par les communes du secteur, Minos prévoit l’ouverture d’une boutique en ligne d’ici peu. L’idée est aussi de développer le sapin pour le très vaste marché des particuliers et de la décoration, en lien direct avec d’autres entreprises locales. L’aventure ne fait que commencer.
[d'après Vosges Matin]