Vendredi 26 juin, la poussière de calcaire n’a pas encore été balayée au point d’impact de la pierre, tombée de l’édifice mercredi. « Heureusement que la pierre en tombant n’a pas ricoché, car elle aurait pu tuer ou blesser des passants », explique Eric Marandel, tailleur de pierres chez France-Lanord et Bichaton. L’église Saint-Sébastien est construite avec de la pierre calcaire meusienne tendre.
Un angle de corniche d’une cinquantaine de kilos s’est brusquement détaché du clocher sud, non loin de l’entrée du « Beffroi », à l’arrière de l'édifice. Une nacelle élévatrice s’est installée sur le flanc sud afin d'inspecter toutes les parties des façades en surplomb ou en corniche pouvant présenter un danger. Le tailleur de pierres a ausculté les imposantes pierres de taille au marteau et n’a pas tardé à « purger » deux nouvelles pierres suspectes, sonnant le creux sous son marteau. Karine Ramana, la directrice du Patrimoine de la Ville, expliquait comment l’accident a pu arriver : « C’est une pathologie de la pierre qui suit un processus subtil et insidieux. La succession du gel et du dégel provoque des fissures extérieures qui s’attaquent aux joints. Ceux-ci se délitent, laissent passer l’eau, qui oxyde les fers et aciers très anciens qui arriment les pierres de taille. En s’oxydant, le fer qui rouille se dilate et pousse la pierre qui ne tient alors plus à rien. » Le seul moyen de constater que la pierre bouge dans son logement et d’y aller voir et d’ausculter au marteau. « Nous devions faire la purge de Saint-Sébastien au mois d’août. On peut déjà dire qu’elle est avancée de deux mois. »
Quand la purge préventive sera terminée, un diagnostic général sera effectué et les pierres seront alors remplacées.