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3 avril 1913 : un Zeppelin allemand se pose à Lunéville

Il y a cent ans, le 3 avril 1913, un Zeppelin se posait sur le Champ-de-Mars de Lunéville. L’événement eut un retentissement international.

lunéville1.jpgCe jour-là, un dirigeable allemand contraint à cet atterrissage forcé, en zone sinon ennemie, du moins allant le devenir, par les conditions météorologiques.

Un siècle plus tard, alors que l’on s’apprête à commémorer le début de la Première Guerre mondiale, l’arrivée inopinée à Lunéville de ce Zeppelin, aux dimensions impressionnantes, fait sourire. Et pourtant, assure Guy Lejaille, auteur d’un livre de référence sur le sujet, on passa fort près d’un incident diplomatique majeur ; l’accusation d’espionnage pleuvant sur l’aéronef, que l’on laissera pourtant s’envoler dès le lendemain, 4 avril.

« En fait, les officiers prussiens, placés sous les ordres du capitaine Glüntz, étaient en mission pour tester ce Zeppelin IV, qui venait de sortir des usines de Friedrichshafen le 14 mars précédent. C’était le plus gros dirigeable que l’homme ait jamais conçu, le seizième de la couvée des Zeppelin. Ils avaient décollé d’Allemagne aux aurores, mais furent vite confrontés à des conditions météorologiques désastreuses. Du vent, beaucoup de vent, l’ennemi juré des dirigeables. Et le brouillard. Ce jour-là d’ailleurs, aucun avion n’avait pris l’air ! »

lunéville2.jpgLe Zeppelin survolera la Haute-Saône et les Vosges avant d’atterrir vers une heure et quart à Lunéville dans des conditions difficiles, mais son champ de manœuvres offrait l’espace suffisant aux aérostiers pour poser leur mastodonte. Ils furent aidé par les cavaliers du 17e Chasseurs, qui amarrèrent le dirigeable avant qu’il ne devienne l’attraction du jour. Il le resta jusqu’au lendemain, le Zeppelin IV, pansé et réparé par des équipes de mécaniciens venues d’Allemagne, reprenant la voie des airs le 4 avril, en milieu de journée, pour rejoindre Metz, son port d’attache allemand. Et obtenir ainsi son homologation.

Ce n’était pas de l’espionnage, mais le dirigeable avait survolé le fort de Manonviller, et la situation géopolitique ne prêtait pas à sourire, moins encore dans notre région soumise à un légitime esprit de revanche et où étaient nombreux les Alsaciens-Lorrains ayant opté pour la France.

lunéville3.jpgUne médaille de propagande frappée en Allemagne tance d’ailleurs les officiers et ingénieurs français venus visiter et photographier l’intérieur de l’engin responsable du trouble public.

En France, mais aussi à l’étranger, les cartes postales éditées à Lunéville circulèrent rapidement, tandis que les caricaturistes s’emparaient de l’affaire, qui mobilisa militaires, sous-préfet, notables, journalistes, procureur, douaniers, ambassadeurs…

[d'après Est Républicain]

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