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Puisque tout est en voie de destruction

fh.jpgL'humanité ne vit plus dans la perspective de son progrès, mais dans celle de sa disparition. C'est le moment d'entrevoir, enfin, ce qui nous fera vivre. Un essai salutaire et singulier.

Hésiode déjà déplorait l'âge d'or et dénonçait une race de fer. Il est donc probable que nous soyons en crise depuis l'origine. Néanmoins, l'état critique de notre époque possède des traits spécifiques, extrêmes, et ressemble fort à un stade terminal : il se peut même que nous ne vivions plus dans une époque, mais dans un délai.

Aussi, comme toujours, c'est à l'heure où une chose est sur le point de disparaître qu'elle se révèle à nous dans ses contours singuliers et sa présence irremplaçable. Le mot "apocalypse" le suggère, dans lequel on entend "désastre", et qui veut dire "dévoilement". Dans cette situation où l'humain est trois fois menacé d'extermination (technologique, écologique ou théocratique), les lignes bougent, les ennemis d'hier deviennent alliés, les plus révolutionnaires éprouvent la nécessité de recourir à une certaine tradition...

C'est sur cette alliance de la tradition et de la modernité, de l'eschatologie et de la culture, de la lucidité devant la mort et de l'éducation ouverte à la vie, que porte ce recueil de textes et conférences. Il voudrait, passant du transhumanisme de Huxley au trasumanar de Dante, dégager un gai savoir de l'apocalypse.

L'auteur, Fabrice Hadjadj, est essayiste et dramaturge. Il dirige Philanthropos (Institut européen d'études anthropologiques) à Fribourg, en Suisse.

 

‡ Puisque tout est en voie de destruction. Réflexion sur la fin de la culture et de la modernité, Fabrice Hadjadj, éditions Le Passeur, 2014, 180 p. (18 €).

 

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