Né en 1830, mort en 1916, François-Joseph de Habsbourg-Lorraine monta sur le trône dans le fracas du printemps des peuples de 1848. Dans sa vie de souverain, échecs politiques et revers militaires l'emportent sur les succès. Pourtant, il entre dans la légende dès son vivant.
François-Joseph n'était pas un bâtisseur d'empire - le sien s'effondre en 1918, deux ans après sa mort -, échecs et légendes ont cependant façonné sa personnalité. Les malheurs personnels qui le frappent n'y sont pas étrangers : exécution de son frère Maximilien au Mexique, suicide de son fils Rodolphe à Mayerling, assassinat de son épouse Sissi à Genève. Mais François-Joseph, qui se définissait comme le "dernier monarque de la vieille école", incarne aussi, avec majesté, une certaine idée de la monarchie et du pouvoir. Il aura su maintenir envers et contre tout l'unité d'un empire de onze peuples, travaillé par de violentes forces centrifuges.
Racontant soixante-huit années d'un règne d'abord autoritaire puis plus libéral, Jean-Paul Bled révèle enfin pourquoi le destin de l'Europe est intimement lié à celui de la Double monarchie austro-hongroise.
Une biographie bienvenue après la récente disparition de l'archiduc héritier Otto de Habsbourg-Lorraine, dont François-Joseph était l'arrière grand-oncle et descendant du dernier duc héréditaire de Lorraine, François-Etienne.
L'auteur, Jean-Paul Bled, est professeur à l'Université Paris-4 Sorbonne. Il a publié plusieurs ouvrages consacrés à l'Allemagne et à l'Autriche, dont une Histoire de Vienne.
‡ François-Joseph, Jean-Paul Bled, éditions Perrin, collection Tempus, 2011, 853 p. (12 €).