Elles ont été relaxées, et les gardiens de Notre-Dame condamnés. Un livre apporte la preuve que l’action de ces Femen fanatiques était soutenue par Hollande et Valls.
Le 12 février 2013, alors que le pape Benoît XVI vient d’annoncer son renoncement à la fonction de souverain pontife, neuf Femen entrent incognito dans la cathédrale Notre-Dame de Paris en se glissant dans le flot des touristes. Leur action vise à s’attaquer bien sûr à ce haut lieu de l’Église de France mais aussi à profiter de l’exposition temporaire de trois cloches montrées au public à l’occasion du jubilé des 850 ans de Notre-Dame. La “pseudo-intellectuelle” Caroline Fourest, compagne de l’Ukrainienne Inna, chef de ces Femen, a raconté la scène dans un livre tout à la gloire de son amante. « Le convoi s’ébranle et serpente jusqu’à la nef. Au signal, les Femen se retrouvent en tenue d’Ève sous le regard affolé des paroissiens… Quatre par quatre, elles encerclent les saintes cloches et se mettent à les frapper d’un air mécanique (en hurlant) “Pope no more, homophobe, dégage !” » La police avait constaté sur procès-verbal des éclats de plus d’un centimètre sur le dessus de la cloche Marcel (baptisée du nom de saint Marcel), recouvert de feuilles d’or. Si bien que Me Delvolvé, agissant pour le compte du recteur de Notre-Dame, avait demandé 7 176 euros de dommages et intérêts pour les réparations et 10 000 pour l’atteinte portée au libre exercice du culte.
Bien sûr, Charlie Hebdo, le Nouvel Observateur ou le Huffington Post d’Anne Sinclair s’enthousiasment devant un tel blasphème, le jour même où était adopté à l’Assemblée nationale le projet de loi sur le mariage homosexuel. Ces organes de presse ont oublié que la Déclaration des droits de l’homme institue en préambule le respect de la liberté de croyance pour chaque citoyen. Ils préfèrent parler de la manière dont les gardiens de la cathédrale ont expulsé le commando et de prétendues violences.
L’affaire a finalement été examinée mercredi 10 septembre par le tribunal correctionnel de Paris. Le même qui avait envoyé en prison un jeune participant pacifique aux manifestations contre le mariage homosexuel. Et la justice de Mme Taubira a relaxé sans état d’âme les neuf membres du groupe féministe. Le parquet et le recteur de Notre-Dame de Paris ont immédiatement fait appel de ce jugement insupportable, qui constitue une insulte de plus à l’égard de tous les croyants. C’est Joseph Thouvenel, le passionné représentant du syndicat CFTC, qui a le mieux résumé l’exaspération de millions de Français en jugeant « incompréhensible la condamnation de trois gardiens de la cathédrale de Paris par le tribunal correctionnel. Ces salariés, dans l’exercice de leurs fonctions et conformément à leur contrat de travail, ont été contraints d’intervenir au sein d’un édifice religieux pour faire cesser un “happening” sauvage, violent, grossier et insultant pour les croyants. La CFTC ne doute pas un instant de l’excellent accueil que recevront dans le futur tous ceux qui organiseront des “happenings sauvages” au sein du tribunal correctionnel sur le thème : “Les mécontents niquent la justice” ».
Comment dans un pays laïc peut-on en arriver là ? Comment des millions de catholiques peuvent-ils être agressés impunément dans ce qu’ils ont de plus intime, leur foi ? Comment les pouvoirs publics peuvent-ils encourager ce climat d’exaspération qui va faire redescendre dans la rue des centaines de milliers de familles ? La même Caroline Fourest, dans l’hagiographie consacrée à sa compagne, donne quelques clés pour mieux comprendre ce qui se passe depuis deux ans et demi. Alors qu’avec ses amies, si peu recommandables, elles agressaient un cortège de La Manif pour tous, elles se sont fait arrêter par les forces de l’ordre au point de se retrouver dans un “panier à salade”. À peine cinq minutes ont eu le temps de s’écouler avant qu’elles reçoivent un appel de Manuel Valls sur le portable de Caroline Fourest. « Il vient aux nouvelles, raconte-t-elle, en demandant “Vous êtes arrêtées ? ”, avant d’ajouter : “J’appelle le préfet et je me renseigne, conclut celui qui est alors ministre de l’Intérieur. » Curieusement, une fois arrivées au commissariat, elles sont toutes libres.
Mais le plus incroyable, c’est que pendant que le car de police roule, Caroline Fourest reçoit un SMS de François Hollande. « Il s’inquiète de l’agression et me soutient. J’en profite pour lui mettre la pression. Ce qu’il promet. » Quelle duplicité de la part de celui qui est le garant des institutions, de la séparation des pouvoirs et de la liberté de culte. Avec ce livre, les Femen ont signé leur crime : la christianophobie qui les fait vivre, le terrorisme qu’elles exercent et leur goût pour le blasphème sont soutenus par l’Élysée et par celui qui est aujourd’hui premier ministre. Tout cela n’excuse pas le jugement du 10 septembre. Mais cela le rend encore plus insupportable.
Yves de kerdrel | Valeurs actuelles