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  • Sierck-les-Bains (57) : le maire veut restaurer les façades abandonnées

    Le bourg mosellan de Sierck-lès-Bains s’inquiète de l’image dégradée qu’offre la vision d’immeubles décatis et à l’abandon qui parsèment ses rues.

    «Les visiteurs nous le disent sur tous les tons. En dépit d’un premier coup d’œil plutôt prometteur, la ville basse leur apparaît très décevante. » Agent immobilier, depuis 17 ans dans la place, Christophe Guyot se désespère de voir les façades historiques du centre bourg de Sierck-les-Bains reprendre des couleurs. Rue du Moulin, une imposante bâtisse Renaissance, ouverte à tous les vents, fait plutôt grise mine. « La propriétaire l’a héritée de ses parents voilà un quart de siècle. Elle vit dans le Sud et aux dernières nouvelles n’a aucune intention de vendre », se désole le professionnel. Avec le maire, Laurent Steichen, ils ont recensé 17 bâtiments menaçant ruine. Sans compter quelques verrues tenaces, comme l’ancien hôpital fermé depuis des années. Avec 15 % de taux de vacance des logements, la commune pulvérise la moyenne départementale (8 %), en dépit d’une démographie à peu près stable (1 700 habitants).

    Dès son premier mandat en 2008, l’édile ambitionne de relancer un centre-ville moribond. Un projet de revitalisation voit alors le jour. Sierck figure parmi 54 projets nationaux retenus dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) conventionné par l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat. Laurent Steichen dégage deux axes : « Une opération programmée d’amélioration de l’habitat (Opah) et la création d’un pôle des métiers d’art avec l’ouverture d’une route de la brocante », l’un des dadas du maire. Soit une manne de 200 000 € sur trois ans pour la communauté de communes que préside également Laurent Steichen, par ailleurs vice-président du Conseil départemental de Moselle.

    L’élu souhaite rattraper le temps perdu : « On veut que ces immeubles soient remis rapidement sur le marché. On va lancer une procédure d’opération de restauration immobilière sur DUP du préfet, et si les propriétaires ne suivent pas aux conditions avantageuses, je procéderai aux expropriations sur la base des estimations des Domaines », prévient-il.

    Désormais dans le collimateur, façades décrépies et « dents creuses » doivent faire peau neuve ou place nette. « Il y a un beau potentiel », applaudit Christophe Guyot. L’agent immobilier espère qu’ainsi cessera le tourniquet qui jusque-là profitait aux communes environnantes : « Les frontaliers qui s’établissent dans le secteur viennent dans un premier temps sur Sierck avant de préférer un pavillon à Rustroff ou Apach ». D’autant qu’en dépit de cette dévitalisation, l’immobilier n’est pas bon marché. « La proximité du Luxembourg et de l’Allemagne contribue à maintenir des prix élevés », déplore le maire. Spéculation ou négligence de la part de propriétaires parfois âgés… Toujours est-il que Laurent Steichen en est convaincu, la revitalisation de la ville dépendra de son attractivité. « Le label de plus beau village de France nous a définitivement échappé, en raison notamment de la voie ferrée qui longe la Moselle. Mais avec le vignoble, le château médiéval, la proximité de Manderen ou encore du domaine de la Klauss à Montenach, nous disposons d’atouts importants. Sierck doit enfin songer à redevenir la vitrine qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être ».

    On aimerait que de telles initiatives soient prises par d'autres édiles dont leurs communes possèdent aussi un parc immobilier à l'abandon... Pour en finir avec l'attentisme des élus ("on ne peut rien faire, c'est du privé, les gens préfèrent les pavillons et les zones commerciales...") ou la politique du bulldozer ("on casse tout car c'est trop vieux, on va en faire un parking").

    [d'après Le Républicain lorrain]